La solitude reste un des grands moteurs de la création. Elle prend de multiples formes personnelles ou sociales et est souvent la marque, au mieux, d’un ennui, au pire, d’une morosité grave.
Pour autant chez Pierre Evrard elle sort des miasmes délétères. L’individu n’y croupit jamais. Les narrations du photographe le prouvent. Surgissent de ses prises des phénoménologies ludiques et enjouées au moment où il joue lui-même avec l’espace de ses mises en scène fraiches et ironisées, non sans beauté.
Il y a peut-être une touche de Sempé en de telles digressions. Et c’est bien agréable qu’il arrive, parfois, qu’un créateur soit contraint par lui-même à un exercice paradoxal que personne ne lui demande mais qui soudain prend le plaisir d’une nécessité pour sortir des abécédaires de la thématique.