Je pratique la photo de portrait et de mise en scène, j’aime raconter des histoires à travers les personnages qu’incarnent mes modèles et les petits décors que je mets en place ou dont je profite naturellement en dehors de mon studio. Avec le confinement je ne pouvais plus aller à la rencontre de mes modèles et mettre en place des séances photos, j’ai donc décidé d’incarner ma propre modèle avec des autoportraits.
Ainsi, j’ai effectué 3 séances qui reflètent assez bien l’évolution de mon état d’esprit pendant cette période.
La première a été réalisée le 19 mars, j’ai intitulé cette série « Le refuge », j’ai créé une sorte de cabane avec de vieux rideaux en dentelle pour faire allusion à cet espace intérieur que l’on se crée pour se protéger. Le téléphone symbolise le lien avec l’extérieur, seul et unique lien avec mes proches.
La seconde série a été réalisée le 5 avril, « Studieuse et passionnée » après avoir passé plusieurs semaines sans travailler sur mon mémoire, par démotivation et aussi par manque d’accès aux informations dont j’avais besoin pour poursuivre mes recherches. Arrivée en avril j’ai décidé de m’y remettre et de faire de mon mieux, ces photos sont donc le reflet de mon état d’esprit à ce moment-là : une étudiante en histoire de l’art passionnée qui tente de travailler sérieusement malgré la fatigue et les distractions (comme mon chat, symbole de ce confinement chez beaucoup !). L’aspect ironique et burlesque présent dans certaines photos est complètement voulu et assumé.
La troisième et dernière série réalisée le 21 avril intitulée « Féminité » était totalement imprévue. Je vois ces photos comme une sorte d’épanouissement et d’apaisement. Je me suis laissée aller à des pauses plus douces et féminines qui dévoilent un rapport à moi-même plus bienveillant. Ces photos sont de loin les plus personnelles que j’ai faites depuis longtemps !
Amélie Aynaud-Idrac