Rien n’y fait : Marcel Boi ignore la météorologie favorable. Les vacanciers s’en soucient mais, celui qui fait la pluie plus que le beau temps, s’en amuse. Il caviarde tout ce qui pourrait renvoyer à une luminosité intempestive.
Est-ce que cela prouve que – comme l’auteur de ces lignes – Marcel Boi a horreur des vacances et des farnientes obligées ? En tout état de cause et quelle qu’en soit la racine existentielle d’un tel parti-pris, le grisé des images grise.
Le photographe cultive un art déceptif enjoué loin de toute nostalgie. Ce qui n’empêche en rien de captiver voire d’émouvoir mais aussi d’offrir un certain sourire. Par un mélange de réalité et de sa biffure, Marcel Boi nous propose un travail impertinent, véritable « dé-figuration du paysage. Il vide partiellement l’espace de la gamme pléthorique des couleurs.
D’où une vision qui en isolant du soleil prouve que, qui que nous soyons, nous sommes autant « de partout que de nulle part ». Et des bords de mer où à priori les poncifs visuels majeurs sont en place, l’absence du soleil, de l’eau et ses miroitements ne risquent plus de nous brûler les yeux.