Berlin, c’est le printemps. Je suis confinée à 1 200 km de chez moi, un peu inquiète et perplexe à la fois. C’est une situation aussi intéressante qu’inconfortable : Combien de temps vais-je rester là ? Et après, il y aura quoi ?
Dans cet appartement, je suis entourée mais me sens seule. Petit à petit je me renferme, ne parle presque plus. Un grand canapé me fait office de bulle réconfortante, ici, je me sens bien. Confinée pour protéger les autres, captive de mes pensées pour me protéger moi-même. Cette introspection est longue mais nécessaire, il faut apprendre à s’écouter, à partir quand il le faut. Je veux m’en aller. Je ne suis pas heureuse avec la vie que j’ai choisie, je ne suis pas moi. J’étouffe, perd le sens de la réalité, puisque plus rien n’a de sens. L’imaginaire est mon refuge, je deviens une créature hybride entre l’organique et le virtuel. Qui suis-je ? L’éternelle question, sifflant dans mes oreilles. J’espère le savoir bientôt.
Mai, vient l’ouverture des frontières. Les opportunités n’attendent jamais, les trains non plus. La peur de faire ce voyage seule m’envahit mais le besoin de liberté est trop fort.
Ça y est, c’est le grand jour.
Au revoir, Berlin. Un pied dans le wagon, et je réalise que l’anxiété est restée sur le quai. La dépression aussi, tiens. Elle est même accompagnée du manque de confiance en soi, bien qu’un peu de timidité m’ait suivie.
Je souris.
Qui suis-je ? Une personne capable, ouverte et déterminée. Je suis réelle, je peux enfin respirer. L’imaginaire n’est plus un refuge mais un allié.
En chemin vers mon pays, naît le nouveau chapitre que j’attendais.
Isaura Scarlet
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