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Photographie et sculpture ?
De la rencontre à l’hybridation des pratiques artistiques

  • Laura Samori
  • 15 avril 2019

Photographie et sculpture ? De la rencontre à l’hybridation des pratiques artistiques

La photographie et la sculpture renvoient a priori à deux disciplines artistiques qui se distinguent par leur rapport à l’espace. La stricte planéité de la photographie et l’aspect tridimensionnel de la sculpture semblent se contredire alors même que c’est à ce propos qu’elles se rejoignent. Les liens évolutifs entre photographie et sculpture, initiés au XIXème siècle, ont amorcé des pratiques artistiques hétérogènes en faisant fusionner les médiums jusqu’à une hybridation, qui initie une terminologie nouvelle. À quoi renvoient les termes de photographie-sculpture et de photographie amplifiée dans le paysage artistique contemporain ?

Amorce de restitution de l’espace

Au XIXème siècle, la photographie et les nouvelles expérimentations visuelles alors permises, nourrissent une forme d’utopie de restitution de l’espace perceptible en trois dimensions. Lors de son invention en 1851, la stéréoscopie fait l’objet d’un grand attrait. Cette technique permet de restituer l’impression de profondeur et de relief, en juxtaposant deux mêmes images planes à l’angle très légèrement différent. Lors de l’observation au stéréoscope, chaque œil est séparé de l’autre et regarde une des images. Le cerveau reconstitue les parties manquantes et en fusionnant les images, créé la perception du relief. La stéréoscopie a été améliorée depuis pour être utilisée aujourd’hui dans l’univers de la réalité augmentée. L’une de ces variantes est l’anaglyphe, inventée quarante ans plus tard. Ce procédé consiste à imprimer deux mêmes images l’une en rouge, l’autre en bleu ou vert avec un léger décalage. L’observation de l’image grâce à des lunettes aux verres teintés, l’un rouge et l’autre bleu créée l’illusion de voir une troisième dimension, sur un seul support. Lors de leur commercialisation, les anaglyphes sont destinés à la publicité, au tourisme et à l’enseignement.

La photographie, binôme de la sculpture

Les sculpteurs ont utilisé la photographie dès que l’accès à celle-ci s’est développé plus largement dans le domaine des arts. Si l’on pense à Rodin, son rapport au médium était double, réflexif et commercial. Sa pratique la plus connue est tournée vers la réflexion sur ses œuvres, un outil pour prendre du recul sur sa sculpture. Rodin l’utilise dans un rapport de distanciation, elle devient une “paire de lunette” pour appréhender son travail. Le sculpteur était aussi collectionneur de photographies, d’après le Musée Rodin, “à la fin de sa vie, sa collection ne comprend pas moins de 7000 tirages.” En 1900, lors de sa première grande exposition rétrospective Place de l’Alma, l’artiste choisi de présenter ses sculptures dans le même espace que 71 photographies, dont celles qu’Eugène Druet a fait de ses œuvres. L’originalité de cette scénographie permettait selon l’artiste de porter un autre regard sur son œuvre. La photographie est aussi pour Rodin un moyen publicitaire, une manière d’accroître la visibilité géographique de ses œuvres. Rodin avait 10 ans en 1985 lorsque la photographie de reproduction d’œuvre d’art a pris son essor et il l’utilisa pour diffuser les sculptures présentées aux Salons. L’approche photographique comme outil de recherche et d’inspiration est réciproque dès 1840, chez les pionniers comme Niepce, Daguerre, Talbot, Bayard qui conçoivent les volumes et reliefs des statuettes de plâtre ou de marbre comme des sujets intéressants, vis-à-vis des contrastes permis par la lumière et la transformation du sujet selon le point de vue.

Déconstruction de la hiérarchie et preuve de l’éphémère

Les années 60 représentent un moment d’évolution entre les médiums au regard de leur promiscuité. De document de recherche la photographie devient un élément intrinsèque de l’œuvre. La matérialité de la photographie et son déploiement dans l’espace jalonne les réflexions des artistes de cette période comme John Chamberlain ou Richard Long, qui voient en la photographie un potentiel de mixité artistique. La question du médium ne se pose plus et la création passe souvent par l’association des techniques choisies pour leurs potentialités expressives. Pour John Chamberlain par exemple la photographie et la sculpture sont une même chose, un moyen d’expression sans distinction par leur nature.

Au regard du land art, la photographie peut être comprise comme un prolongement visuel de la réalisation de  l’œuvre dans le temps. Elle devient une preuve de l’éphémère et entretient un rapport intime avec la pratique artistique, comme c’est le cas pour l’œuvre de Richard Long. (http://www.richardlong.org/exhibitions.html) L’artiste mobilise la nature dans ses œuvres et s’exprime dans le lointain, il trouve dans la photographie une manière de fixer le geste et d’accéder à l’oeuvre, outrepassant les barrières géographiques (une réalisation dans un territoire éloigné) et le caractère passager et éphémère du contenu.

La persistance du dialogue contemporain

Chez certains artistes contemporains, les médiums dialoguent selon un héritage de la pratique de Rodin, la photographie accompagne la sculpture en situation d’exposition comme c’est le cas chez Thomas Houseago et Didier Vermeiren.

L’exposition “Almost Human” de  Thomas Houseago, explore dans sa dernière salle les potentialités narratives et expressives de l’image accompagnant la monumentalité de la sculpture. La photographie vient figer les étapes de création et les états successifs de la sculpture. La série est intégrée à la scénographie et réalisée par un tiers, en l’occurrence la femme de Thomas Houseago, qui expose un corpus monochromatique agissant comme une explication chronologique de l’œuvre. La dimension esthétique et artistique résulte des postures de l’artiste, faisant corps avec son oeuvre, allant jusqu’à s’y fondre complètement. Le fort contraste vient résonner avec la dimension primitive de la performance, où l’artiste façonne véritablement la matière avec son corps entier.

Pour Didier Vermeiren, artiste issu du minimalisme et de l’art conceptuel, la mise en perspective de la photographie d’étude avoisinant sa sculpture accroît les potentialités narratives de celle-ci. Elle apporte une contextualisation du processus créatif et une multiplication du point de vue de l’artiste au cours de ses recherches esthétiques. Didier Vermeiren intitule l’une de ces photographies de sculpture “photorelief”, un terme qui accroît l’importance de la recherche de la perception en 3D.

Le dialogue entre les deux médias n’a fait que s’accroître depuis les années 70 à nos jours, avec les nombreux débats autour des limites physiques de l’image, des limites entre la bi dimensionnalité de la photographie et la sculpture. Le Moma valorise cette fusion entre les médiums avec l’exposition Photography into sculpture  en 1970, se voulant être un inventaire complet d’images photographiques utilisées de manière sculpturale ou entièrement tridimensionnelle. L’amorce d’une hybridation de la terminologie se retrouve notamment dans le colloque Sculpter-photographier. Photographie-sculpture organisé au Louvre sous la direction de Michel Frizot et Dominique Païni en 1993.  La grande variété de techniques artistiques utilisées reflète la culture technologique moderne et accroît les potentialités d’association comme autant de perspectives d’expression.

La Photographie-sculpture, une forme d’hybridation

La photographie-sculpture et la photographie ampliée questionnent la matérialité conventionnelle du support de l’image. Brendan Fowler a été sélectionné pour l’édition 2013 de New Photography au MoMA, une série d’expositions annuelles qui remonte à 1985 organisée pour mettre en valeur les artistes qui ont redéni et repoussé les limites du support de la photographie. Dans sa série Crash Piece, Fowler établit un équilibre entre sculpture et photographie en présentant une pile d’images encadrées et écrasées les unes sur les autres. Ses compositions sculpturales en trois dimensions sont réalisées à partir de cadres disposés géométriquement qui se sont transpercés, représentent des hybrides. Les cadres contiennent des clichés de sa vie quotidienne et de ses amis, juxtaposés à des images de fleurs, un motif est associé à la beauté. Brendan Fowler explique ses sculptures comme l’expression matérielle d’un aspect de sa pratique de performer, il décrit son travail comme « le crash de tous les acteurs improvisant ».

La photographie amplifiée “spatialise la photographie par l’objet”, par exemple pour les œuvres de la série “Métabolisme” de Rachel de Joode (https://racheldejoode.com/), où l’image est affublée d’un socle et le résultat naît d’un jeu d’appréciation des volumes entre le monde physique et virtuel. Elle explore la relation entre l’objet tridimensionnel et sa représentation en deux dimensions. Son travail devient un exercice constant entre la surface, le sens et la matérialité, perturbant l’enchevêtrement des formes par différentes textures photographiques.

Dans ses dernières considérations, il s’agit d’une photographie ou le relief est perceptible de manière matérielle et physique, ce qui diffère des anaglyphes où le relief est révélé de manière immatérielle car relevant d’un procédé illusionniste.

1 Michel Poivert, La photographie contemporaine, Édition Flammarion, 2018

Sujets connexes
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Laura Samori

Attachée de rédaction

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