Quand la matière première de la création devient le quotidien. En 2020, lors du premier confinement, le PhotoBrussels Festival lance un appel à projet à travers toute l’Europe. Il s’agit alors de créer pour une époque un état des lieux subjectif d’un temps arrêté mais qui, comme les œuvres le montrent, continue bel et bien. Etablir une sorte de mémoire commune parcellaire, c’est ce à quoi s’est attaché à construire le jury du festival. Parmi les 6000 photos et les presque 500 dossiers reçus, la sélection propose un ensemble de pratiques photographiques hétérogènes par les œuvres des 27 lauréats.
Une diversité de techniques, de styles, de registres sont représentés et bien que certains travaux partagent des thématiques communes (photographier l’autre chez lui derrière une vitre depuis l’extérieur comme Julia Fullerton-Batten et Gabriele Galimberti), chaque artiste s’empare d’une façon très personnelle du quotidien.
L’exposition est avant tout placée sous le signe de la résilience et de l’espoir pour approcher cette thématique trop peu légère avec beaucoup d’optimisme. Les techniques anciennes de photographie sont utilisées notamment dans le travail de Alexandra Serrano (photo de droite), qui fixe des pages de journaux « d’actualité » sur l’amour, la crise, le patient zéro, et les associe à des végétaux, le tout photographié en cyanotype…