Philippe Litzler, loin de tout aspect étroitement exotique, devient un nouveau Segalen. L’objectif est dit-il « de présenter les Chinois dans leur vie normale » et ce en deux axes « leur amour des couleurs et leur goût immodéré pour manger à toute heure de la journée ». Mais sans beaucoup de goût pour les desserts, entre autre le chocolat dont ils ignorent les plaisirs. Là encore lorsque la Chine s’éveillera à de telles douceurs cela risque de nous étonner…
Pour l’heure, Philippe Litzler, plus que jamais coloriste d’exception, ne cesse de cultiver une hybridation des formes dans sa relation à l’autre. Il prouve que l’exotisme est un monde difficile : pour y entrer il faut se battre avec soi-même et ne pas emporter ses propres bagages. Bref, s’il cherche à magnifier les territoires chinois, il n’y entre pas en territoire conquis mais – et à l’inverse – conquis par eux.
Plus que séduire, de telles photos – qui reviennent à la racine du réel – envoûtent par la métamorphose qu’elles distillent. Le tout en une construction quasiment musicale pour faire le mur, quitter la cellule des habitudes et rejoindre un tel monde.