Est-ce parce qu’elle est excentrée ? Mais la ville de Mulhouse est une de ces belles oubliées de ce qu’il est désormais convenu d’appeler « les territoires ». La grande cité alsacienne est cosmopolite : 140 communautés y sont représentées. Et la série montre comment des habitants de la ville se sont installés dans des vieilles maisons d’un de ses quartiers jadis ouvriers. Ils les ont rénovées.
Le photographe a fait poser dans une pièce de chacune des maisons ses habitants. À l’envers de tout voyeurisme ou d’un regard méchant à la Martin Parr, Luc Georges montre avant tout l’humanité de ses habitants quels qu’en soient l’âge ou la couleur. Il « réexplore » la cité. Et sa présence parmi ceux qu’il photographie n’est en rien incongrue. Il fait même ressentir qu’il possède des tas de choses en commun avec eux.
Se découvre tout un pan de la société plurielle dans laquelle nous vivons. En surgissent de bien belles harmonies. La femme y possède un esprit et un corps à l’égal de ceux de l’homme. L’artiste ne leur coupe pas la tête sous prétexte que des pensées risqueraient de s’y loger. Et en approfondissant la notion de cadre et de cadrage, il fait surgir une pénétration loin des ténèbres du pathos.