Il existe dans les photographies de Marine Foissey quelque chose de « religieux » là où l’image n’est pas au service du simple usage des plaisirs, mais interroge la question de la persona, du visage et de l’identité.
Tout revient à la question de ce que le masque cache – à l’autre ou à soi-même – dans la soie d’habits virginaux qui épousent plus ou moins le corps et son aspiration à être. Et ce jusqu’à la « scène finale » où la mise en bière se veut résurrection.
Des tréfonds obscurs surgit le statut ambigu de la féminité et de la créatrice dans une recherche où se lie l’intime et une vision plus globale. Les effets de voile et de masques révèlent ce qui ressemble non pas à l’exigeante virginité des moniales ou à l’effroyable humilité des filles déshonorées, là où toute religiosité et tout fétichisme pervers sont évacués.
La photographe est habitée par le désir d’accéder à sa propre image. Comme à celle de La Femme au-delà de l’érotisation qui devient ici hors de propos. Il s’agit de retrouver une identité dont elle était dépossédée. Sa présence encore – et comme le corps – sous des limbes joue néanmoins le rôle de trophée lumineux face à – et entre autres – l’orgueil masculin, sa sentence et son feu souterrain.