Nous connaissons tous Anny Duperey comédienne et écrivain, nous vous proposons de découvrir Anny Duperey photographe. Dans un livre intitulé « Les photos d’Anny » publié en 2018 aux éditions du Seuil, elle nous livre des images personnelles des êtres qui lui sont chers et des comédiens avec lesquels elle a joué tant au cinéma qu’à la télévision.
Son regard se porte aussi sur les paysages qui l’entourent, que ce soit la nature ou la ville avec, en particulier, la démolition d’une partie du quartier de Montparnasse. Toutes ces photos d’une grande sensibilité sont des instantanés de moments importants qui ont jalonné sa vie.
Ecoutons l’artiste nous parler de son travail : C’est vers 24 ans que j’achetais mon appareil photo, un Leicaflex SL2, muni de divers objectifs – dont un 180 mm ouvrant à 2,8 ( détail pour les connaisseurs !) d’une qualité extraordinaire, que j’employais pour les portraits. Pendant une vingtaine d’années, ce matériel ne m’a pas quittée. Il était de tous mes voyages, même à l’étranger, tournages, vacances…dans un sac en cuir qui pesait 6 bons kilos ! Je le possède encore, il est aussi usé et rapé que celui d’un reporter de guerre…
Durant tout ce temps je m’adonnais passionnément à la photographie argentique, travaux de laboratoire inclus, tirages, mais aussi développement des pellicules : le risque ultime !
Paysages, natures mortes, portraits… à l’époque, il ne s’agissait pas de « mitrailler » son sujet. Avec des pellicules de 24 ou 36 poses, on appuyait sur le déclencheur avec parcimonie ! Saisir une lumière fugitive, une belle expression, réclamait un mélange d’affût et de hasard – pourrait-on inventer le mot « Affuzard » ?
Une bonne photo par pellicule était déjà un miracle…
J’aimais faire des portraits de mes amis acteurs, par dessus tout dans les moments où ils n’étaient pas « en représentation ». Je les saisissais parfois sans qu’ils s’en aperçoivent.
Capter un instant d’abandon véritable, une personnalité profonde, saisir un petit bout d’âme, et en faire un de ces « portraits intemporels » que j’aime tant…
Je suis très émue de partager enfin ce travail, fruit d’une passion si intime et sincère.
Anny DUPEREY