par Philippe Litzler
Rédacteur en Chef
« Festivals photo de Łódź et d’Arles »
Si vous aimez la photographie, je ne peux que vous conseiller le prochain Festival de Łódź en Pologne. Déjà la ville, très proche de Varsovie, est charmante. Ensuite les expositions apportent une bouffée d’air frais : les photographes invités essayent de traduire l’atmosphère étrange qui oppose les jeunes et les plus anciens. Deux modes de vie s’affrontent donc et les images montrent, outre cette recherche effrénée de l’identité polonaise, les conflits de génération qui secouent le pays.
Toute autre fut l’atmosphère des dernières Rencontres d’Arles. Certes le budget fut limité, certes le nouveau directeur, Christoph Wiesner (voir son interview sur notre chaîne YouTube), avait hérité d’expositions déjà commandées… Il n’en reste pas moins que le sentiment qui dominait était un peu mitigé. Peut-être que le fait de vouloir imposer (en tout cas par le nombre des expositions) la nouvelle norme « LGBT » donnait ce sentiment de malaise. Je suis bien sûr pour la liberté sexuelle de chacun, mais je n’aime pas trop le voyeurisme « fonds de commerce » qui s’en dégage.
Heureusement que les photos de Stéphane Gladieu sur la Corée du Nord (que nous avions publiées dans notre numéro 19) ou les excellents travaux proposés par Antwaun Sargent « The New Black Vanguard » rachetaient – et de loin – certaines expositions un peu trop « intimistes, voire opportunistes ».
Finalement je tire cette conclusion que nos élites culturelles sont un peu fatiguées par ces années de Covid et que les forces vives viennent d’ailleurs : à Łódź, la créativité provient du sursaut du peuple pour changer de vie, à Arles, ce sera de l’étranger qu’apparaîtront les nouveautés et le continent africain n’a pas fini de nous étonner. En son temps, Nan Golding exprimait une réalité qui avait longtemps été occultée. Et c’était justifié ! Aujourd’hui, ceux qui suivent son parcours font fausse route. L’histoire (même et surtout celle de l’art) ne repasse pas deux fois les plats !