La fixité des photographies de Laura Samori se double de mouvements que tout client de trains de banlieue ou de TER connaît bien. Si de telles rames restent une coquille, elles n’offrent pas la sérénité qu’engendre le TGV où l’être en ses déplacements au long cours rêve ou dérive plus facilement.
Ici le « cadre se rebiffe » en quelque sorte car Laura Samori photographie le dehors par le champ étroit de la portière « sortie de secours ». Tout est dit, même si d’une certaine manière et par la présence de ce dedans visible et lisible, se clouent et se limitent les perspectives de la réalité normalement la plus errante.
Rien n’est donc décadré sans que pour autant la créatrice cherche une visée impressionniste et psychologique. Par un expressionisme radical, le paysage et le regard échappent l’un à l’autre dans le moulage particulier que crée chaque prise.