La saisie en 2016 d’une Vénus attribuée au maître de la Renaissance Lucas Cranach, de la collection du Prince de Liechtenstein, révèle un scandale comme le monde de l’art n’en a jamais connu. L’un après l’autre, des tableaux passent sous le microscope de laboratoires américains et européens, dont plusieurs ont déjà été déclarés des faux modernes. Brillantes contrefaçons d’un maître faussaire ? Authentiques chefs-d’œuvre du passé ? Ou simplement honorables copies d’époque ? Pendant cinq ans, à travers la France, l’Italie, le Royaume Uni et les Etats-Unis, Vincent Noce enquête pour retracer l’origine de ces tableaux et cela le conduit à la rencontre d’un homme retiré en Emilie, Giuliano Ruffini.
Il proclame son innocence, mettant en cause marchands, experts, conservateurs et historiens d’art. Vrais ? Faux ? Chacun des protagonistes livre sa part de vérité dans une affaire passionnante qui ébranle tous les fondements du marché et de l’histoire de l’art.
Que penser de toute cette histoire ?
Lorsque des tableaux de maîtres anciens de la peinture font une soudaine apparition sur le marché de l’art, les spécialistes émettent des doutes sur leur authenticité, là où des experts notoires l’approuvent. « L’Affaire Ruffini enquête sur le plus grand mystère du monde de l’art » est un récit journalistique d’investigation haletant au cœur du milieu de l’art qui nous est livré ici par Vincent Noce. Par un travail titanesque d’enquête documenté avec la plus grande minutie, l’auteur nous emmène avec passion dans son ouvrage à la rencontre de tous les acteurs de l’art : marchands notoires, célèbres maisons d’enchères, experts reconnus… Tous ont eu à connaitre de nombreux tableaux passés entre les mains de Giuliano Ruffini, contre lequel la justice française a lancé un mandat d’arrêt européen à la suite d’une enquête ouverte en 2014 pour « escroquerie artistique » et « contrefaçon ».
La question demeure, Giuliano Ruffini a-t-il trompé pendant des décennies les plus grands spécialistes de l’art ?
Le problème est délicat à résoudre, tant les expertises actuelles s’appuient non seulement sur les techniques les plus révolutionnaires, celles utilisées par exemple pour connaître la composition du sol martien par la NASA et forcément la teneur métallique exacte des pigments utilisés par les peintres d’antan, que sur l’expertise et l’expérience des spécialistes en histoire de l’art.
La juridiction dans ce domaine, qui date un peu, serait forcée de s’adapter à ces nouvelles méthodes d’investigation qui voient le jour actuellement.
Apolline Schmitt
Pour commander ce livre, cliquez sur l’image ci-dessous.