Né à Chambéry, notre chroniqueur est un poète, un critique littéraire, un critique d’art contemporain. Maître de conférences en communication à l´Université de Savoie, il est passionné de littérature et de photographie.
Jean-Paul Gavard-Perret, petite interview – Propos recueillis par Philippe Litzler
OPENEYE : Cher Jean-Paul, tu es un stakhanoviste de l’écriture ! Où trouves-tu le temps d’écrire, avec une telle aisance et avec une telle célérité ?
Jean-Paul Gavard-Perret : Comme l’écrivait Marguerite Duras « l’écriture est une maladie ». Mentale ? Je ne sais – mais elle ne se quitte pas. Elle est donc bien « durasse ». Du moins tant que le corps et/ou l’esprit tiennent. C’est une gymnastique, une nécessité vitale. Et ce depuis un temps que celles et ceux nés dès les années cinquante ne peuvent pas connaître.
Quant à la célérité, c’est aussi un besoin : il me faut écrire dans l’urgence. C’est une adrénaline.
OPENEYE : J’ai remarqué que tu étais passé maître dans l’art de créer des néologismes. La langue française te semble-t-elle manquer de mots ?
Jean-Paul Gavard-Perret : Si j’en crois Beckett cela peut être LA bonne raison : « j’ai choisi le français car c’est une langue plus pauvre que l’anglais » disait-il. Je dois faire confiance à celui qui est pour moi le seul maître. Mais plus modestement c’est dans mon travail un plaisir : la jouissance de tripatouiller les mots. Peut-être pour dire plus. Peut-être pour dire moins…