« Face aux murs » est une métaphore du ressenti de l’être humain enfermé entre ces quatre murs durant le confinement.
Face à soi-même, au pied du mur pendant cette période où la nature reprend ses droits, où les limites sont atteintes. Ces immeubles illustrent donc notre confinement vécu, mais aussi notre ressenti intérieur. J’ai choisi de mettre en avant ces bâtiments qui ont accueilli toutes nos émotions, nos « home sweet home » pour certains, des théâtres d’horreur domestiques pour d’autres. Qu’est ce qui illustre mieux l’humain et son impact sur notre planète, que le bâti ? Les constructions des maisons, des immeubles, mais aussi les façades d’entreprises, cœur de notre économie.
Des hommes confinés dans des bâtiments, des émotions confinées dans nos fors intérieurs. Tour à tour les bâtiments sur les photos explosent de joie en gerbe multicolore, ou à l’inverse sont tâchés par de sombres marques d’eau comparables à des larmes qui auraient coulé sur l’image. Sur d’autres photos ce sont les éléments qui nous entourent, comme la lune, qui sont marqués d’un coup de pinceau. Et si l’on repeignait notre lendemain ? Si ce confinement redessinait les contours de notre quotidien ? Ces trainées de peinture incarnent la main de l’homme. La main de l’homme qui a la faculté de redessiner les contours de son futur, de redessiner son environnement, et son mode de vie. Ces immeubles dépersonnifiés prennent alors une autre dimension.
Cette série est le témoignage d’un confinement vécu, et d’un questionnement sur le futur que l’homme s’apprête à peindre. »
Hélène Ressayres
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