Les photographies de la jeune artiste ukrainienne Hanne (Hanna) Zaruma ne portent pas de titres. Sur sa page Instagram, elle ne décrit jamais ses images. Elle confronte ses regardeurs à ses travaux réalisés à partir d’objets numériques usagés et questionne sa génération sur ses usages du digital : comme ses photographies sans titres, le jeune homo numericus n’a-t-il pas déjà perdu son humanité ?
« Dans mes travaux, j’aborde le thème du transhumanisme. Le téléphone est devenu comme une partie du corps humain. ». Les contours de l’identité des individus qu’elle propose, une génération Z connectée et addicte au numérique, apparaissent sous la forme d’un être humain « simple périphérique et excroissance de la machine ».
Si Hanne Zaruma se met en scène, c’est parce qu’elle a « toujours voulu être dans le cadre et derrière la caméra en même temps. En photographie, il est très important pour moi de contrôler l’ensemble du processus ». Mais en investissant ses images ou en photographiant presque exclusivement de jeunes femmes, elle soulève une seconde question : les technologies numériques ne représentent-elles pas un nouveau danger pour la liberté des femmes ?