Le festival PHEMINA PHOTO 2020, se déroule du 10 au 18 octobre à Fontainebleau. “Dans un monde de la photographie encore très largement dominé par les hommes, qu’il s’agisse de la mode, du photo-journalisme, de la nature ou du portrait, les femmes photographes restent marginales et encore trop peu connues du grand public.
Parallèlement, la femme est l’un des sujets récurrents des photographes qui ne cessent d’en explorer les différentes dimensions. Fort de ce constat, le principe d’une exposition photographique qui mette la femme et la condition féminine en avant semblait tout à fait légitime.”
Cette très belle édition met en avant les travaux de 32 photographes : Isabelle Chapuis, dont l’une des photographies a été retenue pour l’affiche du festival et Niko Photographisme.
Vingt-neuf exposants présentent leurs travaux : Fabrice Milochau, Véronique Flamand, Stéphanie Foucher, Valérie Simonnet, Sladjana Stankovic, Sophia Snadli, Sarah Bouillaud, Sandrine Bouillon, Sabrina Papin, Roxane Stroobant,
Patrick Cockpit, Nathalie Guironnet, Moko Mad’moiselle, Minna Kokko, Michel Petit, Marie-Pierre Dieterlé, Lucie de Saint, Katelia, Joanna Chudy, Jean-Luc Lefevre, Isabelle Scotta, Isabeau de Rouffignac, Hélène Nugnes, Francesca Torracchi, Diane Chesnel, Cloé Harent, Claudine Berger, Carole Reboul, Candice Cellier, Aurélien Tranchet, Angélique Boissière.
Dans cette période de pandémie où les expositions et festivals de photographie se font rare, il faut absolument faire le déplacement.
Le Festival prend fin le dimanche 18 octobre à 19h00.
Informations et programme : https://croisonsnosregards.fr/
Invitée d’honneur du festival, Isabelle Chapuis présente des photographies issues de diverses séries, dont le projet DANDELION en collaboration avec le plasticien végétal Duy Anh Nhan Duc, et LES COIFFES en duo avec le hairstylist Nicolas Jurnjack.
“En recherche constante de transformations intérieures, je plonge avec délectation dans les matières organiques où toute métamorphose peut s’opérer. L’expression artistique m’apparait comme un fil d’Ariane que je déroule pour être au plus proche des hommes et des femmes que je photographie ; ces rencontres m’aiguillent vers ma propre essence. Je mets en scène un dialogue sensible entre la peau et ces matières soigneusement choisies afin de servir l’émotion, motrice de ma démarche créative. L’humain se situe au cœur de mon travail, l’épiderme devient alors une texture vibrante et le support d’une narration, le corps, un révélateur de notre rapport à l’intime et une dimension de notre identité. ”
Isabelle Chapuis
Source : dossier de presse
Second invité d’honneur, Nicolas Bigot, alias NIKO, expose un florilège de ses créations, dont des images de sa série très remarquée The Robot Next Door, ainsi que des photographies de son projet ln The Woods.
“Amateur de science-fiction et de fantastique, mes thèmes de prédilection sont les apparences, la perception et l’altération des choses, et plus globalement le surréalisme ..
Les apparences sont traitées autour de la robotique, où des robots, des humains augmentés, cherchent à paraître «normaux» pour mieux se fondre dans la société. Cette fusion entre l’humain et la machine prenant place dans une réalité parallèle assez proche, je la propose dans mon projet The Robot Next Door. Autre illustration de ces thèmes, ln The Woods, où l’on découvre des êtres aux apparences mi humaines, mi végétales. Ces hybridations me fascinent et m’intriguent.
A contre-pied de ces sujets parfois dérangeants, je prends beaucoup de plaisir à travailler sur des visuels inspirant la légèreté, le bien-être et l’apaisement notamment pour mon projet Beach Playground….”
NIKO
Source : dossier de presse
Marie Bienaimé présente “Publication Intime”, une réflexion sur les rapports entre l’intime et la photographie.
“Nombre d’entre nous voient dans l’étalage impudique de certains sur les réseaux sociaux une modification de nos ego, une illusion de transgression ou la possibilité, factice, d’accéder à une notoriété illusoire. Pour en prendre le contre-pied, j’ai travaillé à cette série, “Publication Intime”, constituée de photographies simples, douces, issues de mon quotidien. Mes tirages vivent leur vie dans le réel le papier, la matière, et ce retour au concret est fort nourrissant. Le choix de la cyanotypie n’est pas anodin. Effectivement, le résultat, monochrome bleu ou brun viré, nous projette dans une vision du monde un peu surannée…”
Marie Bienaimé
Source : dossier de presse
Nous avions rencontré Isabeau de Rouffignac lors du vernissage en mai 2019 de son exposition “des saris pour mémoire” à la Galerie Fait & Cause à Paris.
Isabeau de Rouffignac revient 35 ans après la catastrophe de 1984 à Bhopal en Inde, à la rencontre des femmes victimes de cette pollution dramatique. “Elles ont accepté mon idée, que Bhopal leur colle encore un peu plus à la peau : les faire poser dans ces saris que j’ai créés, imprimés racontant cette nuit de décembre 1984. Elles les ont dépliés, s’en sont drapé et m’ont regardée ou ont préféré m’offrir leur dos, juste leur silhouette comme une image figée. Inlassables combattantes, elles réclament réparation pour les 3 500 morts directs et les 200 000 malades qui se sont ajoutés au fil des années. Elles souffrent mais n’en disent pas grand-chose. L’empreinte du temps, la peau qui part en lambeaux, le souffle court, les yeux qui s’épuisent, leur dignité me bouleverse. J’ai photographié la ville, l’intérieur des maisons où la vie continue, les cliniques où l’on tente de réparer ce qui peut l’être, j’ai entendu des cris de colère et des silences résignés.”
Isabeau de Rouffignac.