Éric Dubois-Geoffroy est à sa manière un parfait iconoclaste – d’aucun diront un farceur. En effet ses portraits ne dévoilent pas. Ils cachent. Au prétendu marbre de l’identité, le photographe préfère l’effet apparemment civilisateur du vêtement ou du voile. Mais n’est-ce pas à l’inverse pour mieux la révéler ?
Chaque portrait souligne néanmoins la beauté des modèles, voire parfois – souvent même – leur majesté. Mais l’auteur s’éloigne de la simple parodie du portrait classique en le traitant sous forme de « fiction » par métamorphose, posture et postulation intempestive.
Les photographies deviennent une méthode critique et drôle qui oblige à repenser le réel. Elles donnent forme au fond le plus profond en modifiant l’effet de réalité toujours « plat » qui généralement prétend proposer une vérité mais n’est que d’apparence.
Le photographe la transforme par l’apparat pour s’en approprier. Si bien que parfois il fait penser à Goya, à Ingres, en accordant au portrait des perspectives multiples par la puissance de ses mises en scène.