Le projet :
Le 13 novembre 2015, Damien Thiberge, photographe, est aux Triplettes, un bar-restaurant du XXe arrondissement de Paris. À l’époque, il y travaille deux soirs par semaine en tant que serveur. Témoin et acteur d’une soirée extraordinaire, il ressent assez vite le besoin d’utiliser la photographie pour partager à sa façon cette scène singulière. Une scène qui marque le début d’un changement contraint mais profond de la société française.
À la photo s’ajoute très vite la nécessité des mots pour s’approcher au plus près d’une vérité qui s’est jouée ce soir- là. C’est ainsi qu’il propose à Aurore Aubin, journaliste et auteure, de recueillir le témoignage de protagonistes présents aux Triplettes ce 13 novembre et de mettre en place cette exposition à ses côtés.
Démarche :
Nous souhaitons offrir un regard nouveau sur les événements du 13 novembre 2015 en adoptant un point de vue et un traitement différent de celui des médias, loin des codes dans lesquels ils les ont naturellement enfermés. S’affranchir des normes du photojournalisme nous est donc apparu comme une évidence pour éviter de tomber dans le piège d’un certain pathos dont on réalise, à la lecture des textes, qu’il n’aurait pas lieu d’être.
C’est avec un parti-pris graphique volontairement en décalage esthétique avec le sujet originel des photographies, minimaliste, presque géométrique, régi par des codes couleurs simples et forts, que nous proposons une interprétation d’une histoire jusqu’ici en arrière-plan. Un cadre particulier dans lequel nos protagonistes ont accepté d’évoluer. À ces portraits-témoignages viendront se télescoper dans la scénographie des dépêches d’actualité, afin que le subjectif et la matière factuelle puissent s’entrechoquer.