Ils sont hiératiques ces hommes de fer et de feu sortis des entrailles de l’aciérie, antre dantesque de Satan ou du Dieu du travail, des héros de fer et d’acier, des guerriers intemporels statufiés, magnifiés par le regard et la mise en scène de Frantisek Zvardon. Ces figures en sont déjà une vitrine, un catalogue raisonné, déraisonné par la beauté des portraits sensibles de personnages au repos. Comme les danseuses de Degas, dans leur contexte de coulisses ou de foyer. Ils sont aussi mannequins sans regard, sans visage, stars d’un défilé imaginaire, en pose parfois très «voguing» très mode, impassibles, déhanchés, un tantinet statufiés et pourtant animés d’un anonymat étrange, particulier.
Affublés de tabliers, bâches, voiles, toiles de travail, chaussures, gants de matières brutes, abruptes, pesantes, plissées, froissées. Dépouillés, en lambeaux, usés par l’usage, le port sempiternellement réajusté par le labeur.