Le monde de la création eut toujours recours à l’autoportrait. Autoportrait ? Autosatisfaction ? Autodérision ? Éventuelle nécessité d’une expression narcissique, pudique, romantique ? Allez donc savoir ? L’autoportrait de tout temps, fût d’usage chez les artistes peintres en particulier. La photographie joue un peu moins de cette forme d’expression intimiste. Mais en ce qui concerne Jean-Marc Vesseron, la notion thématique de l’autoportrait devient l’effacement même, l’absolue discrétion. Une forme volontaire d’absence, de repli d’entre deux, afin de peut-être mieux cerner le sujet. L’autoportrait est un écartèlement, une déchirure de soi.
Ici, le « moi » dominant passe à l’arrière-plan, il se fond, se fait silence en transparence, subtile évocation d’une âme en filigrane. Au travers de ses autoportraits Jean-Marc Vesseron se profile comme l’exacte représentation de l’anti-moi ! Il possède un sens aiguisé de la poésie de l’image en usant judicieusement de toute la puissance du clair-obscur. Où le noir et le blanc deviennent couleurs !