Dans sa série « Apocryphes » André Mertz propose des « visions non orthodoxes de passages bibliques (et parfois même mythologiques) ». Cela dans le but de réinstaller la femme en une place qui lui a été refusée dans les Ecritures.
Il y a là, les Saintes, les pucelles, les vierges et des anges. Et bien sûr Marie mais aussi Jeanne d’Arc. Mais aussi les servantes et autres vestales, pécheresses ou autres filles de joie – dont bien sûr Marie-Madeleine.
Le tout dans une poétique des lignes et des formes. Et des couleurs aussi. Mertz les fait claquer en sachant que même l’aspiration à l’abstraction métaphysique peut faire de beaux craquements, de belles consonances par rapport à la tradition et aux modalités habituelles de la représentation. Le photographe remet en question la construction des images. Il y a donc dans son œuvre des mouvements dialectiques dont le « graphisme » – parfois trouble, parfois net – crée une atmosphère baroque.
La culture populaire et l’expérimentation s’y croisent. Elles donnent lieu à des hybridations pour le moins étonnantes. Dans ce tangage du monde, André Mertz reste capable de produire une unité et une dissémination. Se croisent et s’entrecroisent des harmonies et des dysharmonies rythmées par différents éléments visuels.
Tout dans son œuvre crée des navettes entre les frontières morales afin que les idées comme les images toute faites frappent.