Le 11 septembre dernier, le Collectif du Hérisson organisait le jugement de son concours #PARIS2020.
Accueilli au sein de la fondation pour l’Art des galeries Lafayette, « Lafayette anticipations », les neuf membres du jury réunis autour de Bessie Baudin, fondatrice des Galeries du Hérisson et à l’origine du concours, ont scruté et débattu d’une centaine de dossiers retenus à partir des 122 dossiers amateurs et 182 dossiers professionnels que le Collectif a reçu de 35 pays.
Premiers prix
Les premiers prix ont été attribués pour les catégories « Amateur » et « Professionnelle » à :
- Masis USENMEZ – France / Turquie pour sa série « SOUVENIRS DE KIRKPINAR » dans la catégorie Amateur.
- Alain SCHROEDER – Belgique pour sa série « Sauver les orangs-outans » dans la catégorie Professionnelle.
Au vu de la qualité des œuvres découvertes, le jury a eu le coup de cœur pour trois séries :
Catégorie Amateur :
- Susan LEURS – Pays-Bas – pour sa série « Intimidation ».
Catégorie professionnelle
- Adrian MARKIS – Argentine – pour sa série « Agonie d’amour ».
- Clara ABI NADER – France / Liban – pour sa série « En soi ».
Les deux séries primées ainsi que des extraits des séries « coup de cœur » devaient être exposées du 4 au 18 novembre dans la galerie du Collectif du Hérisson, au cœur de Paris le Marais.
En raison du second confinement, l’exposition est reportée à une date ultérieure que nous ne manquerons pas de vous communiquer. Abonnez-vous à notre newsletter pour en être informé.
Alain Schroeder
Alain SCHROEDER – Belgique – « Sauver les orangs-outans »
L’orang-outan de Sumatra d’Indonésie est gravement menacé par l’épuisement et la fragmentation incessante et continue de la forêt tropicale. Alors que les plantations d’huile de palme et de caoutchouc, l’exploitation forestière, la construction de routes, l’exploitation minière et la chasse continuent de proliférer, les orangs-outans sont forcés de quitter leur habitat naturel de forêt tropicale. Certaines organisations secourent les orangs-outans en difficulté (perdus, blessés, captifs …) tandis que d’autres comme le SOCP (Sumatran Orangutan Conservation Program) s’occupe, réhabilite et resocialise les orangs-outans dans leur structure médicale construite à cet effet. Ces images les montrent dans leur vie quotidienne à la clinique et au centre de quarantaine tout en sauvant la vie des orangs-outans dans le but final de les réintroduire dans la nature et de créer des populations génétiquement viables dans les forêts protégées.
L’auteur
Alain Schroeder est un photojournaliste belge né en 1955. Photographe sportif indépendant de 1979 à 1989. En 1989, il fonde Reporters (http://www.reporters.be), une agence photo bien connue en Belgique. Il a illustré plus de trente livres consacrés à la Chine, à la Perse, à la Renaissance, à la Rome antique, aux jardins de l’Europe, à la Thaïlande, à la Toscane, à la Crète, au Vietnam, à Budapest, à Venise, aux abbayes d’Europe, aux sites naturels de l’Europe, etc. , « Le Carnaval de Binche vu par 30 Photographes », et « Processions de Foi, Les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse ». Les publications incluent National Geographic, Geo, Paris-Match, …
En 2012, il a vendu ses parts dans Reporters et depuis lors, il parcourt le monde pour photographier des projets personnels axés sur des questions sociales et des histoires d’intérêt humain.
Il a remporté de nombreux prix internationaux, notamment Nikon Japan, Nikon Belgium, TPOTY, Istanbul Photo, Days Japan, Trieste Photo, PX3, IPA, MIFA, BIFA, PDN, the Fence, Lens Culture, Sienne, POYI et World Press Photo. … Et participé à de nombreuses expositions à travers le monde.
Alain Schroeder avait remporté le grand prix international du Collectif du Hérisson en 2018.
Masis Usenmez
Masis USENMEZ – France / Turquie – « SOUVENIRS DE KIRKPINAR »
L’histoire de la lutte à l’huile remonte à 2650 av. L’année 1360, les soldats ottomans ont commencé à organiser des tournois annuels de lutte à l’huile à Kirkpinar, Edirne. Selon le livre Guinness des records du monde, cette légende a fait de Kirkpinar la plus ancienne compétition sportive au monde sanctionnée en permanence.
« J’ai pris ces séries de photos à la Kirkpinar Oil Wrestling qui s’est tenue de 2014 à 2017 à Edirne, en Turquie. J’ai essayé de montrer le contexte de la lutte, je voulais que le public voie et ressente les situations vécues par les gens qui aiment ce sport lors de l’étape la plus importante des tournois de lutte à l’huile en Turquie. »
L’auteur
Masis Usenmez est un photographe de rue, documentaire et voyage d’origine arménienne de Turquie. Il vit maintenant en France. Diplômé en économie de l’Université technique de Yildiz en 2000, MBA de l’Université d’Istanbul en 2002, Photographie à l’Université Anadolu en 2013 et Master en photographie à l’Université de Marmara en 2019. Il a été sélectionné plus de 300 fois et a reçu plusieurs médailles dans de nombreux concours dans le monde entier. Masis Usenmez est photographe EFIAP.
Adrian Markis
Adrian MARKIS – Argentine – « Agonie d’amour »
Agony of Love est une série de photos sur le désespoir dans l’expérience humaine et la façon dont les gens luttent avec des relations dans l’environnement chaotique du monde. Les portraits expriment un sentiment de tension, de lutte personnelle et de découragement. Le spectateur est présenté à un couple au bord de la séparation. Il s’agit d’un portrait intime en gros plan où les personnages font face à un obstacle majeur dans la vie. Au lieu que l’obstacle renforce leur relation, cela les a séparés. Ils sont obligés de gérer leur chagrin en tant qu’individus plutôt qu’en tant que couple.
Les photos ont été prises avec un appareil photo numérique 35 mm dans la ville de Buenos Aires.
L’auteur
Adrián Markis (né en 1979) est un photographe basé à Buenos Aires. Ses premiers pas dans la photographie ont été en tant qu’assistant photographe dans des studios de photographie, puis il a commencé sa carrière en tant que photographe indépendant et a travaillé pour diverses agences de publicité, éditeurs et entreprises. Adrian travaille sur des projets photographiques personnels, fait de la publicité et enseigne la photographie.
Clara Abi Nader
Clara ABI NADER – France / Liban – « En soi »
“Une semaine d’été à Arles, étouffante, passée dans cette chambre. Les siestes l’après-midi, c’était indispensable. Cela suffisait pour que je retombe en enfance, en adolescence. Août, mon mois ultime de l’année, qui évoque tendresse, lassitude et chaleur.
Qu’est-ce qu’un sentiment d’appartenance. Pourquoi se sentir plus proche d’un lieu que d’un autre. Qu’est-ce qui fait que l’on se sente chez soi ?
Souvent je voyage seule. Le temps d’une nuit, le temps de quelques jours, je me déconnecte, je m’oublie, je me retrouve. Dans un endroit, un espace que j’investis, un lieu dont je prends possession. Ce qui me fascine c’est ce vide, d’une chambre délaissée, prêtée aux mains d’une inconnue.
Comment les choses deviennent nôtres ? Comment se dire cet espace est mien, cet espace c’est moi, il me représente et je m’y sens bien ? On parle de confort, de réconfort, d’un laissé aller. Dans ces lieux que je m’approprie, je me découvre dans la peau d’une autre, libre à moi de circuler comme je veux, de me faufiler dans mon intimité. (…)
Lorsque je photographie, parfois, c’est pour faire de ces choses qui ne m’appartiennent pas, miennes à jamais. A travers mon viseur, à travers le regard que j’ai posé dessus. Ces diptyques que j’assemble, depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui, retracent mon passage, d’un lieu à un autre, où je me suis donc sentie chez moi, à l’aise, en confort et réconfortée.”
L’autrice
Née et grandie au Liban, Clara Abi Nader est une photographe de paysage et de portrait dont le travail s’articule principalement autour de la question de l’identité, de l’appartenance et de la mémoire. Diplômée de l’Académie Libanaise des Beaux Arts, elle est aujourd’hui basée à Paris.
L’autoportrait est une pratique assez présente dans son travail. L’introspection ainsi que la mise à nue de soi-même lui est un exercice thérapeutique. A travers cela elle remet en question les normes qu’on impose souvent à l’image du corps de la femme et à sa représentation. Nu ou pas, ce corps photographié devient un sujet, une présence dans un espace défini, où dans chaque image repose une histoire.
Par ailleurs, avec son projet phare “Au Retour”, ayant été exposé plusieurs fois, la photographe a recherché à archiver les paysages libanais : “Ce n’est pas un travail d’esthétisation de la guerre, mais un parcours des ruptures, des inadéquations, des no man’s land qui marquent le paysage quotidien au Liban.”
Susan Leurs
Susan LEURS – Pays-Bas – « Intimidation »
“En 2017 j’ai commencé à réaliser des portraits analogiques (en studio, Hasselblad, objectif 150 mm) pour la série ‘Bullying’. J’ai trouvé des brutes mais aussi des victimes de brimades qui m’ont permis de faire leur portrait. Pour la première partie de la série, j’ai photographié 100 personnes. La série est une combinaison de portraits, de photos illustratives (numériques, Nikon D300, 35 mm) et d’histoires de participants. Les photos présentées font partie de la première série, qui a été exposée pendant 3 mois.”
L’autrice
Susan Leurs (1966), a une formation de pédagogue, a grandi dans un monde plein de photographie. Pendant son temps libre, elle combine son parcours et la photographie pour faire des séries confrontantes sur divers sujets. Ses séries ont eu de nombreuses publications et elle a remporté plusieurs prix.
Les membres du jury :
Denis GANNAY,
Journaliste Grand reporter
Fondatrice des Galeries du Hérisson
Michel SCOGNAMILLO
Expert en livres manuscrits
Eric DUBOIS-GEOFFROY
Vice-Président du magazine OPENEYE
Gilles CAPELLE
Directeur Artistique
Jean-Marc PHARISIEN
Tireur Argentique
Coordinatrice des actions artistiques des Galeries Lafayette
Laboratoire INITIAL
Libraire
Chef Monteuse