Des images par centaines de milliers tapissent le monde virtuel et physique sous forme d’un déferlement. Les artistes, fidèles observateurs, s’emparent de ce phénomène comme d’une matière première pour créer.
Alors les images deviennent tour à tour peinture, marbre, argile : des matières que l’on modifie, associe, dilue, sculpte, superpose, dans lesquelles on taille, on ajoute ou retire, que l’on façonne pour donner une forme plate, en bas ou haut relief, en ronde-bosse.
Les vestiges d’un tsunami d’images, 24H in photos d’Erik Kessel, est devenue une œuvre célèbre. Les artistes, qu’ils soient photographes, plasticiens ou les deux, ont compris les enjeux de cette surproduction d’images, dont une large part reste inexploitée, en suspension dans des bases de données parfois oubliées à jamais.
Il y a nos images, celles de nos archives, celles enregistrées à notre insu par les vidéos-surveillance, une multitude d’autres dont notre quotidien est abreuvé presque à chaque moment.