par Philippe Litzler
Rédacteur en Chef
Le 50e anniversaire des rencontres d’Arles
Il y a eu un avant. Aujourd’hui nous rentrons dans l’après. De quoi s’agit-il donc ? Du 50e anniversaire des Rencontres d’Arles !
Avant, la photographie était simple, plutôt belle, illustrant le monde et les hommes. Après les Rencontres 2019, elle dérange car elle se veut « réflexion sur le monde » ou du moins « réflexion d’un auteur sur le monde ». Qu’on ne se méprenne pas… il s’agit d’une révolution, l’idée primant sur la forme. Et c’est bien à Arles que cette rupture est visible !
Bien sûr, les signes avant-coureurs étaient déjà là. Pour rappel, les Conceptuels nous avaient « bassinés » dans les années 60 avec des théories intellectuelles qui attiraient 2 ou 3 pelés dans leurs expositions.
Mais depuis les années 80, la photographie plasticienne est arrivé et a poussé ses pions sur l’échiquier mondial, donnant raison à Walter Benjamin sur la remise en question de l’art par l’image ! À partir des théories de Becher ou des compositions de Jeff Wall, cette photographie n’a cessé d’évoluer, recevant l’aval des institutions et des galeries, reléguant de fait les autres formes photographiques à de l’histoire ancienne. Pour boucler la boucle,
les Chinois s’y sont mis également, en force et avec bonheur pour certains. La photographie plasticienne est ainsi devenue, outre le hobby de quelques spécialistes élitistes, une véritable mine d’or.
Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain… la photographie d’aujourd’hui n’a jamais été aussi riche dans ses divers domaines. A tel point que le Off, lors des Rencontres, a connu un succès incroyable, presqu’aussi important que les expositions officielles.
Pour OPENEYE, Le regard d’aujourd’hui sur la photographie, il est essentiel de découvrir les nouveaux talents, ceux qui expriment « ce petit quelque chose en plus », ceux qui savent encore surprendre. Nous ne cherchons nullement à les classer dans des catégories étanches. Nous avons comme ambition d’établir des passerelles entre les différentes approches visuelles… car l’art ne se cantonne pas à une seule approche ou à une seule catégorie. L’art… exprime finalement la vie.
Interview de Sam Stourzé, Directeur des Rencontres d’Arles, par Éric Dubois-Geoffroy pour OPENEYE