par Philippe Litzler
Rédacteur en Chef
Ne dit-on pas qu’une image parle plus que mille mots ?
Or avec plus de 15 milliards de photos produites chaque année, il faut peut-être revenir aux mots.
Et tout d’abord quelques-uns au sujet de ce mois de novembre qui sacre en quelque sorte la Grand’messe de la photographie avec Paris Photo, Le Salon de la Photo et fotofever, sans oublier tous les événements annexes.
C’est l’occasion de découvrir des trésors : photographies anciennes pour les collectionneurs, images modernes et contemporaines pour ceux qui aiment être surpris, matériel photo à la pointe de la technologie pour les geeks… Noël approche et la période des cadeaux aussi.
Avec tout ce bruit médiatique autour de la photographie, on se rend bien compte que nous vivons de plus en plus dans un monde de l’image. Mais de laquelle parle-t-on ? Si tout le monde sait ce qu’est une belle photo (Kant n’a-t-il pas dit : « Le Beau est ce qui plaît universellement sans concept »?), peu de gens sont capables de définir ce qu’est une bonne photo.
Or c’est bien là que le bât blesse, c’est là qu’il est important d’intervenir, c’est là qu’il faut former les jeunes, déjà dans les écoles, à l’analyse d’image. Sinon, nous aurons des réponses telles que : « Une bonne photo, c’est une photo qui me plaît » ou pire : « Une bonne photo est une photo qui me procure une émotion. »
De telles affirmations sont courantes… mais si les sentiments personnels étaient des critères infaillibles, cela se saurait depuis longtemps et ce qui est valable pour le Beau ne l’est pas forcément pour le Bien. Et là les Grecs, dont nous avons hérité les concepts, se sont peut-être fourvoyés.
Mais Dieu merci, l’œil peut apprendre, c’est même une évidence ! C’est pourquoi le magazine OPENEYE essaie de vous présenter, dans chaque numéro, d’autres visions, celles d’auteurs sincères. Car il faut le souligner… la bonne photographie, c’est avant tout une image sincère du monde. Et c’est le temps qui en sera le juge.