Qui, plus que Saint-Bernard, a su dire toute l’importance que les Cisterciens attachaient à la lumière traversant le verre blanc, sans le briser, magnifiant l’architecture, en modulant les lignes, nous la restituant autre et nouvelle selon le moment du jour ?
L’église cistercienne n’est pas « vide », dépouillée de tout décor, du superflu des vêtements du monde, elle est au contraire habitée de lumière et de silence, permettant ces « épousailles entre l’âme et Dieu […] de l’aube au crépuscule » (Georges Duby)
Pendant toute une année, à Pontigny, Quincy, Monbenoit, Christian Rondet a saisi différents moments des jours et des mois, des brillances de l’été et des ombres hivernales, mais il n’a pas été un simple observateur, un enregistreur par le moyen de la photographie. Il a, par le secret de son art, fait advenir la lumière dont la pierre a été réceptacle et restitue pour « faire ressentir la présence de l’invisible ». (Christian Rondet)
« Quand elle devient le terrain de l’expérience du silence, d’une intimité avec l’extérieur, la douceur brute et directe révèle les moindres aspérités, les structures les plus primaires, les plus essentielles. Une poésie issue de la rencontre des matières et des surfaces. Subtilités des textures décuplées, précisées, sont rendues visibles par la lumière artificielle enrobée dans la profondeur de la nuit qui se soustrait au regard. »
Extrait du livre – Laura Samori
Livre réalisé à l’occasion de l’exposition à l’Abbaye de Pontigny en juillet-aout- septembre 2020, qui regroupe plusieurs séries de travaux. Pour se procurer le livre.