Déjà 20 ans que le Festival photo de Lodz attire les amateurs d’art photographique dans la troisième ville de Pologne. Pour fêter cet anniversaire, le directeur, Krzysztof Candrowicz, a choisi de rendre hommage à sa ville natale.
Cette cité, qui fut pendant près de deux siècles une capitale du textile européen, renaît de ses cendres après une période soviétique difficile. Les bâtiments de brique rouge, très endommagés par la guerre, sont progressivement réhabilités. Ainsi de nombreux sites sont devenus des centres culturels, accueillant un musée de la typographie, du cinéma et des beaux-arts. De plus, la ville, avec ses nombreuses terrasses animées et ses excellents restaurants à prix imbattable, offre de quoi satisfaire l’amoureux de photographie et d’art.
Krzysztof Candrowicz et son équipe de curateurs avaient choisi d’exposer, dans une ancienne usine textile réhabilitée, les reliques du passé de la ville. Wiktor Jekimenko, un photographe de l’époque industrielle, montrait ainsi cet univers fait d’usines en brique avec leurs immenses cheminées. Alors qu’Artur Urbański présentait les friches chaotiques de l’après-guerre, jamais réparées car trop éloignées du pouvoir politique.
Mais parler de la Pologne sans présenter le travail de W holdzie, dans ce pays si catholique, était bien sûr impossible. Collectionneur d’icônes, il a réussi à les intégrer dans des collages contemporains qui ne sont pas sans rappeler ceux des Surréalistes en leur temps mais qui présentent ici une finalité politique, certains sujets – comme l’avortement – restent toujours encore tabou au pays de Chopin.
Le directeur du festival, Krzysztof Candrowicz (photo : Albert Pabijanek)
Le festival s’est tenu cette année du 10 au 27 juin.